L’infection par le VIH n’est pas une infection contagieuse, c’est-à-dire qu’à la différence de la grippe (par exemple), elle ne se transmet pas d’une personne à une autre dans un quotidien de vie ou de travail. Cette information est importante, car de nombreuses personnes rejettent encore les personnes séropositives dans le milieu professionnel en raison de peurs infondées et de risques qui n’existent pas. En revanche, l’infection par le VIH est une infection transmissible dans des situations précises.
L’infection par le VIH est transmissible dans les circonstances suivantes.
La transmission lors des rapports sexuels non protégés
Les pratiques exposant au plus fort risque de transmission du VIH sont les pénétrations anales ou vaginales non protégées. Des cas de contaminations par fellation non protégée ont également été rapportés. Le risque de transmission du VIH lors d’un cunnilingus est considéré comme négligeable.
- De nombreux paramètres sont susceptibles d’accroître le risque de transmission du VIH lors d’un rapport sexuel non protégé, notamment :
l’importance de la quantité de VIH dans le sang (ou « charge virale plasmatique du VIH ») et les sécrétions génitales de la personne contaminée. De façon très logique, plus cette quantité est élevée, plus le risque est augmenté ; - la présence d’une infection sexuellement transmissible (IST) chez l’un des partenaires ou chez les deux partenaires,
- le fait que le rapport sexuel soit « traumatique », c’est-à-dire le fait qu’il provoque – par sa « vigueur » – des micro-saignements et des micro-lésions au niveau des muqueuses anales ou génitales chez l’un ou chez les deux partenaires,
- le fait que le rapport ait lieu pendant les règles chez la femme.
Eviter les rapports traumatiques
De manière générale, tous les éléments qui sont susceptibles de créer une « brèche » dans la muqueuse génitale ou anale, et d’entraîner la présence de sang (blessure, saignements, IST, etc.) augmentent le risque potentiel de transmission du VIH lors d’un rapport sexuel non protégé.
Préservatifs et gel à base d’eau ou de silicone
Le moyen de prévention contre la transmission sexuelle du VIH est l’utilisation du préservatif (féminin ou masculin) avec du lubrifiant à base d’eau ou de silicone (oubliez la vaseline et tous les « corps gras »). Le préservatif permet aussi de réduire le risque de contracter l’hépatite B et d’autres IST : herpès génital, syphilis, gonococcie, chlamydiae, infections à papillomavirus (aussi appelées verrues génitales ou condylomes), lymphoganulomatose vénérienne (LGV ou maladie de Nicolas Favre), etc. Les IST ne sont pas des infections « anodines » : si elles ne sont pas traitées correctement, elles peuvent avoir des conséquences sérieuses dans certains cas (elles peuvent, par exemple, être des facteurs de risque pour le développement de certains cancers : cancer utérin ou de l’anus pour le papillomavirus par exemple).
Les fellations et les cunnilingus non protégées sont des pratiques à risque d’IST.
Attention ! Il suffit d’un seul rapport sexuel non protégé pour être contaminé.
Que penser de la circoncision ?
La circoncision correspond à l’ablation (totale ou partielle) du prépuce chez l’homme. Cet acte, pratiqué par certains groupes de population depuis fort longtemps, peut avoir une connotation culturelle ou religieuse.
Depuis 2007, il a été scientifiquement montré que la circoncision réduit le risque, pour l’homme circoncis, de contracter le VIH lors de rapports sexuels non protégés. La « démonstration » scientifique concernait des couples d’hommes et de femmes, donc probablement, de façon majoritaire, des pénétrations vaginales. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a même émis des recommandations à l’attention des zones du monde où la prévalence (taux de personnes infectées par le VIH) du VIH est forte ; zones qui souffrent souvent de pauvreté, et d’un manque d’infrastructures de prévention / prise en charge médicale.
Mais attention :
- la réduction du risque n’est pas son élimination, et il ne faut pas conclure qu’un homme circoncis est protégé contre le VIH. La réduction du risque est estimée à environ 50-60 % au niveau populationnel (c’est-à-dire lorsqu’on compare les contaminations chez les hommes circoncis et non circoncis dans des situations similaires). En Amérique du Nord, la circoncision est assez répandue ; il s’agit pourtant d’une partie du monde où l’épidémie à VIH est dynamique. En aucun cas, la circoncision ne se substitue donc à l’usage du préservatif,
- il n’a pas été démontré que le risque de transmission du VIH d’un l’homme circoncis séropositif vers un partenaire séronégatif (qu’il s’agisse d’une femme ou d’un homme) est également réduit. En clair, on n’a aucune raison de penser qu’un homme circoncis est moins contaminant qu’un homme non circoncis pour son ou sa partenaire. Etant donné cette « asymétrie », on peut mesurer le risque encouru en cas de mauvaise information sur une « supposée protection » due à la circoncision ;
- dans les semaines qui suivent l’acte de circoncision, et tant que la peau n’est pas parfaitement cicatrisée, le risque de contracter une infection est augmenté !
La transmission mère-enfant
La transmission du VIH d’une mère séropositive à son enfant est possible dans le cadre de la grossesse, de l’accouchement et de l’allaitement. En France, grâce à la prise en charge médicale des femmes séropositives attendant un enfant (suivi médical, mise sous traitement antirétroviral, préparation de l’accouchement et soins de l’enfant), ce risque de transmission est devenu très réduit, inférieur à 1 %.
Pour baisser encore ce risque, les femmes doivent être médicalement suivies le plus tôt possible durant leur grossesse, et prendre scrupuleusement un traitement antirétroviral. L’accouchement suit un protocole particulier (la césarienne n’est plus systématique). L’enfant reçoit également un traitement prophylactique durant les premières semaines de vie. L’allaitement maternel est « interdit » (alimentation par lait artificiel ou maternisé, c’est-à-dire issu de dons de lait, par des femmes volontaires et testées négatives pour le VIH ; les dons sont anonymes et gratuits).
Note : les virus des hépatites B et C (VHB et VHC) sont également transmissibles par cette voie. Pour le VHB, un traitement mis en place chez l’enfant permet de réduire le risque de contamination d’une mère infectée à son enfant. Pour le VHC, le traitement de la femme est fortement recommandé avant tout projet de grossesse (l’hépatite C est une maladie qui guérit dans environ 60 % des cas).
La transmission via le partage de matériel d’injection
Ce mode de transmission concerne les usagers de drogues par voie veineuse et par sniff ; les virus transmis peuvent être le VIH, le VHB et le VHC.
En vigueur depuis plusieurs années, la politique de réduction des risques vise à permettre aux personnes consommant des drogues d’être informées sur les risques et d’avoir accès à du matériel à usage unique (pas de partage de seringue, de la préparation, ni du matériel ayant servi à la préparation). Le « sniff » est également une pratique à risques infectieux lorsque la même paille est partagée entre plusieurs personnes : si le risque de transmission du VIH est considéré comme faible par cette voie (sauf présence de plaies et de sang), le risque de transmission des hépatites B et C est en revanche élevé !
La transmission lors d’un accident d’exposition au sang
Ce risque de transmission du VIH, mais aussi du VHC et du VHB, concerne essentiellement les professionnels de santé pratiquant des interventions invasives (i.e. à risque de saignements ou de blessures profondes avec des objets particulièrement pointus / tranchants). D’autres professionnels peuvent être exposées à des risques infectieux : les agents qui ramassent et traitent les déchets peuvent se piquer avec des seringues usagées, par exemple. Cependant, le risque estimé de transmission du VIH en cas de piqûre avec une seringue manifestement abandonnée depuis un moment est minime (la survie du VIH « à l’extérieur » de l’organisme est très courte). Il convient en revanche de se préoccuper davantage, dans ce cas, du risque liés aux hépatites virales.
A noter : Il n’existe pas d’autres modes de transmission du VIH en dehors de ceux décrits ci-dessus. Les idées concernant la transmission du VIH par les piqûres de moustique, par une poignée de mains, par le partage des mêmes couverts qu’une personne séropositive, des mêmes sanitaires, etc. sont des « fausses croyances » qui participent à la désinformation et contre lesquelles il faut lutter.
Les soins médicaux ne sont pas non plus des modes de transmission du VIH, car les professionnels de santé respectent des précautions très strictes de désinfection, d’utilisation de matériels à usage unique et de protection. En France, il en va de même pour certaines autres professions, également tenues au respect de normes d’hygiène : notamment les acupuncteurs, les professionnels du tatouage et du piercing.
Sida Info Service (Tél : 0 800 840 800)
En cas de prise de risque (oubli de préservatif, préservatif qui craque ou qui glisse), une seule chose à faire : appeler Sida Info Service au 0 800 840 800 à toute heure du jour ou de la nuit (appel anonyme et gratuit). Sida Info Service vous indiquera la marche à suivre : si le risque est avéré, il vous sera conseillé de vous rendre aux urgences d’un hôpital pratiquant la prise en charge des « accidents d’exposition ». Eventuellement, un traitement d’urgence pourra vous être prescrit. L’objectif de ce traitement est de réduire au maximum le risque de contamination par le VIH.