Le dépistage du VIH est un domaine en cours de transition : les techniques changent, les modalités évoluent. Pour ne pas tout mélanger, et retenir l’essentiel, nous vous invitons à lire notre questions-réponses.
Comment peut-on faire un dépistage du VIH ?
C’est facile : il suffit de faire une prise de sang, ou même, avec les nouveaux tests rapides, de prélever quelques gouttes de sang au bout du doigt.
Le test de VIH est aussi appelé « test ou analyse de sérologie VIH (ou HIV) ». Sur le papier du laboratoire qui vous sera remis en guise de résultat, il y aura aussi certainement le nom commercial du test utilisé.
Où peut-on faire un dépistage du VIH ?
Dans deux types d’endroits principalement :
- les CDAG ou consultations de dépistage anonyme et gratuit. On y va avec ou sans rendez-vous (téléphoner avant pour vérifier si la prise de RDV est nécessaire), sans payer. L’annuaire des structures comporte la liste des CDAG,
- les laboratoires d’analyses et de biologie médicale (LABM) : il faut avoir une ordonnance du médecin, cela permet de se faire rembourser par la Sécurité sociale.
Peut-on demander un test VIH dans un LABM sans ordonnance de son médecin ?
Cela sort du cadre réglementaire, mais c’est possible. Sachez toutefois que vous devrez payer le test.
Le test de dépistage du VIH est-il confidentiel ?
Oui, toujours. Si tel n’est pas le cas, ce n’est pas normal et il faut le signaler. Vous pouvez par exemple alerter les associations.
Comment ça se passe ? Quand connaît-on les résultats ?
Cela dépend du cas de figure. Il faut distinguer deux types de tests :
- les tests « classiques » : le professionnel vous fait une prise de sang « normale ». Le résultat est connu dans les jours qui suivent (2 à 7 jours selon les endroits),
- les « tests rapides » : le professionnel vous prélève quelques gouttes de sang au bout du doigt. Le résultat est connu 30 minutes plus tard.
Comment sont rendus les résultats ? Par qui et où ?
Encore une fois, ça dépend. Si vous avez fait un test dans un CDAG, les résultats vous sont généralement rendus quelques jours plus tard par un médecin, que le résultat soit positif ou non.
Si vous avez fait un test dans un LABM, il est possible que les résultats soient adressés au médecin qui a rédigé votre ordonnance et / ou qu’ils vous soient simplement remis lorsque vous passerez les prendre.
Si le test révèle que vous êtes infecté par le VIH, il est important que le résultat ne vous soit pas donné de manière « brute », mais par une personne qui vous apportera des explications et des informations claires. Aujourd’hui, l’infection par le VIH n’est plus « une sentence » de mort : on peut vivre longtemps, travailler, avoir des enfants et tout autre type de projet malgré le VIH… à condition de bénéficier de soins optimaux ! Voilà pourquoi il est crucial de connaître, au plus tôt, les meilleures stratégies à mettre en place. Disparaître dans la nature après un résultat de sérologie positive est vraiment la plus mauvaise solution.
Je crois que j’ai besoin de soutien dans ma démarche : j’ai trop peur du résultat. Vers qui me tourner ?
Vers des personnes de confiance, des personnes à qui vous pouvez et souhaitez parler, sans crainte du jugement. Certaines associations proposent des accompagnements individuels ou collectifs autour du dépistage (attente, appréhension avant le test, gérer une annonce de séropositivité, etc.), à l’image de ce que fait le Kiosque Infos Sida Toxicomanie.
Si le résultat est « négatif », ça veut dire quoi ?
Attention à ne pas se tromper ! Si votre test est « négatif », cela ne veut pas dire que le résultat est mauvais et que vous êtes malade. C’est justement le contraire : avoir un test négatif (ou une sérologie VIH négative) signifie qu’aucun « signe » de VIH n’a été détecté dans votre sang. En revanche, si le résultat montre une « sérologie VIH positive » (« test positif »), alors oui, cela signifie que vous êtes infecté par le VIH.
Mon résultat est négatif : cela veut-il dire que je ne suis pas contaminé par le VIH ?
Tout dépend du délai entre votre dernière « prise de risque » et la réalisation du test. Exemple : vous avez eu un rapport sexuel non protégé il y a moins d’une semaine, et le test VIH ne détecte pas d’infection. Cela ne veut pas dire que vous n’avez pas été infecté. En effet, il faut attendre un certain délai pour que le test donne un résultat fiable à 100 %, et ce délai est supérieur à 1 semaine…
Quel est ce délai ?
Décidément, tout est compliqué ! Ce délai est variable suivant le type de test.
- Avec les nouveaux tests rapides de dépistage : ce délai est de 3 mois. Cela signifie que le résultat du test rapide vous donne une certitude uniquement concernant la période antérieure aux 3 derniers mois.
- Avec les tests classiques : jusqu’à présent, ils présentaient le même délai de 3 mois. Bientôt, avec la généralisation de tests plus perfectionnés (les tests dits « combinés »), ce délai sera réduit à 6 semaines. Vous entendrez peut-être dire que ces tests peuvent être faits dès 15 jours suivant une prise de risque : c’est vrai, au bout de 2 à 3 semaines, on peut déjà voir les signes de l’infection chez beaucoup de personnes. Mais si on souhaite être complètement sûr, il faut refaire un test au bout de 6 semaines.
Mais les tests rapides, ça change quoi ?
ça permet simplement d’avoir le résultat plus vite, sans avoir à revenir le chercher plus tard. Mais comme vous voyez, un test rapide ne permet pas de savoir si on a été contaminé simplement 30 minutes après un rapport sexuel non protégé ! Ce n’est pas un « test-minute », qui permet immédiatement de savoir si on a été contaminé par un partenaire ! Il ne faut pas confondre les délais !
Les tests rapides sont-ils aussi efficaces que les autres ?
Oui ! C’est pour cela qu’on va pouvoir les utiliser désormais.
A quoi ressemble un test de dépistage rapide ?
Ils ressemblent un peu aux test de grossesse urinaires que l’on trouve en pharmacie. On dépose les 3 gouttes de sang dans un petit creux prévu à cet effet, on ajoute quelques gouttes de diluant, puis on attend une demi-heure pour voir si une bande de couleur apparaît. L’apparition d’une bande colorée est associée à un résultat de sérologie positive au VIH.
Où peut-on accéder aux tests rapides ?
Ils sont encore relativement peu accessibles : leur mise en place va être progressive en France. Certains CDAG vont les utiliser et / ou le font déjà – parfois avec un accompagnement associatif, des projets de « centres de dépistage rapide » sont aussi en cours d’installation.
Peut-on acheter un test de dépistage du VIH sur Internet ?
Tout est devenu possible sur Internet. Mais franchement, ce n’est pas une bonne idée. Vous allez payer cher (pas de remboursement possible par la sécurité sociale) sans garantie d’efficacité. Avoir un accompagnement dans les moments difficiles, ça compte aussi.
Le test peut-il se tromper ?
Oui, ça peut arriver, mais c’est très rare ! Il existe quelques cas de faux positifs : on pense être infecté pendant quelques jours… puis le test de confirmation (toujours réalisé en cas de premier test positif) revient négatif (sérologie négative). Pour en avoir le coeur net, il faut re-confirmer une nouvelle fois. Tout test positif (révélant une sérologie VIH positive) est systématiquement reconfirmé sur une deuxième prise de sang.
Les « faux négatifs » sont encore plus exceptionnels : il s’agit plutôt de personnes ayant fait un test « trop tôt », par rapport au délai de séroconversion (= délai d’apparition des anticorps anti-VIH dans le sang).
Que dépiste le test en pratique ?
Il peut dépister deux types d’éléments :
- des anticorps : ce sont des substances fabriquées par l’organisme en réponse à une agression virale. Ces anticorps apparaissent dans les semaines qui suivent la contamination du VIH,
- l’antigène p24 : pour simplifier, on peut dire qu’il correspond à un « bout du VIH » (les protéines de sa « capside »). L’Ag p 24 apparaît dans le sang plus précocément que les anticorps, le plus souvent au bout de 2 à 3 semaines, mais disparaît quelques semaines plus tard.
En pratique :
- les tests rapides ne détectent que les anticorps,
- les tests combinés (non rapides), dont l’usage va se généraliser dans les CDAG et autres laboratoires, détectent les anticorps et l’antigène p24.
Quelles sont les techniques utilisées ?
Les techniques utilisées répondent aux doux noms d’Elisa (Enzyme-Linked ImmunoSorbent Assay) et de Western-Blot ou Immuno-Blot. Pas mal, non ?
Ce sont deux techniques différentes de mise en évidence des protéines, qui composent notamment les anticorps anti-VIH et les antigènes p24.
Peut-on m’imposer un test de dépistage du VIH ?
Jamais ! Sauf si vous souhaitez donner votre sang ou tout autre tissu. Alors là oui, pour des raisons de sécurité évidentes, vous devrez accepter que votre sang soit analysé, sinon vous ne pourrez pas le donner.
Peut-on me demander si je suis séropositif au VIH ?
On peut le demander mais, en France, vous n’êtes jamais contraint de répondre. La confidentialité la plus totale fait partie de nos principes fondamentaux (à la différence d’autres pays). Les professionnels de santé, tenus au secret médical, doivent être vos alliés : si vous êtes atteint par le VIH, vous pouvez les en informer, afin qu’ils puissent mieux vous soigner et mieux préserver votre santé.
Au niveau international, certains pays ont encore des exigences spécifiques vis-à-vis de la connaissance du statut sérologique d’une personne souhaitant franchir leurs frontières ; exigences souvent accompagnées de mesures limitant la liberté de circulation, de séjour et de résidence des personnes infectées par le VIH. Un site – HIV travel – répertorie ces restrictions de circulation persistantes imposées aux personnes atteintes par le VIH.